Madones des temps modernes
Exposition du 30 Mai au 21 Juin 2015 — 36 rue Georges Le Bigot, Villejuif
Présentation
Art&Motion a présenté en 2015 son exposition, avec animation, conférence scientifique et débats sur le thème de la maternité aujourd’hui.
Trois artistes plasticiens y ont proposé chacun leur vision sur la procréation, la gestation naturelle et médicalement assistée, l’enfant et le handicap, et les enjeux de la maternité.
La mise au monde est au cœur de l’humain car il pose, on ne peut plus concrètement, la question de l’altérité. Mettre au monde un « autre soi » ou un « soi autre » ? La biologie nous enseigne l’arithmétique vertigineuse du “un” et “un différent” font “un tout autre”. Est vivant ce qui accueille le “tout autre” oh combien bénéfique en ce qu’il est à la fois étrange et familier. La création plastique procède est elle aussi de la même alchimie. Trois artistes vous invitent à la présentation de leur produit de gestation sur ce thème.
Geneviève Bonieux
Geneviève Bonieux forge la lumière à travers la fibre de verre enduite de résine. Le résultat? Des paravents-vitraux qui évoquent l’atmosphère sacrée de la représentation de la Madone dans l’iconographie religieuse.
Ce qui lui tient ici à cœur, ce sont les caprices de la nature: La Madone (la Mère) ne choisit pas son enfant. Il peut être faible, malade, vulnérable, ou robuste et indépendant: le fils de l’homme, ou celui de Dieu? Sont également posées les questionnements modernes de l’acharnement thérapeutique et le mythe de l’amour maternel égalitaire et universel.
Ses Madones sur paravents ont donc des jumeaux, dont l’association apporte souffrance et bonheur, soucis et joie. Le monde de l’enfance est souligné par les bonbons pris dans la résine, colorés et légers, aussi typiques du travail de l’artiste. Ces confiseries donnent du relief aux vives couleurs qui caractérisent son œuvre.
Techniques utilisées : Panneaux de Fibre de verre, plexiglas, résine joints par des charnières de laiton. Peinture et (vrais) bonbons intégrés dans la résine.
Diane Lombardo
C’est dans la transparence de la chair que, par un jeu de lumière, se dévoile l’émotion brute.
Un sentiment envahissant. La proximité déroute. Parfois même jusqu’au dérangement. De la sérénité au calvaire, de l’attente à l’introspection, l’on sillonne au cœur de cet espace sombre, d’où surgissent ces mères sans visage et sans couleur. Véritables silhouettes-chrysalides illuminées de cette chaleur intérieure, transcendant le vide.
Nous cheminons alors à travers l’espace comme dans les méandres des situations: tour à tour madone réconfortante en attente de délivrance, mère porteuse faisant don de sa création. Tantôt mère absente, mendiante ou subissant la violence. Elles sont là, devant nous, jouissant de toute leur intensité. Nous sommant, à défaut de répondre, de nous questionner: qu’est-ce qu’être mère aujourd’hui ?
Autant de sujets d’actualité sont ici abordés: de la gestation pour autrui à la notion de culpabilité face à la société, en passant par la dépendance ou encore par la soumission au père de l’enfant. Chacune dévoile un message essentiel: L’apprentissage est long, le parcours semé d’embûches. Les hésitations constantes. Le tout ponctué de phrases fortes, inscrites à même les murs, outrageant notre raisonnement, sublimant notre réflexion.
Techniques utilisées : Grandeur nature, moulage sur corps, film alimentaire et ruban adhésif, objets divers.
Damien Schoevaert-Brossault
Ce travail artistique se joint à sa recherche scientifique sur un mode sensible avec une prédilection pour la gravure sur bois et le pop-up, matrice de tous les contrastes, le creux et le relief, le noir et le blanc, le pli et le contre-pli, le surgissement inattendu. Une approche plastique propre à méditer sur la maternité comme attente et surprise.
Il y a comme une berceuse poétique, dans le papier déplié : Voici venir l’enfant, pour accomplir le rendez-vous insensé de l’originel et de l’original. Voici le tout neuf venir au plus vieux pour la danse de la vie.
Techniques utilisées : Papier, rhodoïd, gravure et pop-up.
